Massa Kokari est un lièvre d’Afrique. Il a l’œil vif, de longues oreilles, des pattes agiles et un petit bout de queue tout blanc. Il est rusé. Quand Massa Kokari a perdu ses parents, il était encore très petit. Il était rusé et un peu sorcier.
Il dit : »Mon père et ma mère sont morts de faim parce que le roi ne leur a pas rendu le sac de maïs qu’il leur avait emprunté. Je vais aller réclamer ce sac au roi. »
Il prend sa petite gibecière et se met en route.
Mais il n’a pas fait trois pas qu’il bute sur un morceau de bois.
-Excuse-moi, morceau de bois, je ne t’avais spas vu !
-Je t’excuse volontiers ; et tu m’as l’air d’un bon petit. Mais dis-moi, pourquoi te dépêches-tu ainsi ?
-Je m’en vais chercher ce que le roi me doit.
-Allons-y ensemble.
Le morceau de bois se fait petit comme une allumette. Et Massa le met dans sa gibecière.
Massa Kokari rencotre ensuite Mourou la panthère ; et Bamara, le vieux lion qui veulent aussi l’accompagner. La panthère se fait petite comme un grain de mil et le lion petit comme un grain de poivre. Massa les met dans sa gibecière.
Massa Kokari continue son chemin, il rencontre enfin M’Bala l’éléphant, qui lui dit :
- Massa Kokari mon ami, où vas-tu donc avec ton sac si bien rempli ?
-Je vais chercher ce que le roi me doit.
-Allons-y ensemble dit l’éléphant.
L’éléphant se fait petit, petit, comme un grain de maïs, Massa le met dans sa gibecière.
Il arrive enfin au village du roi.
Le roi était très avare et très méchant. Quand il apprend que Massa Kokari vient lui réclamer le sac de maïs, il se met en colère.
-Je ne lui donnerai rien, crie-t-il. Faites bouillir de l’eau et versez-la sur cet insolent. Il en mourra et nous n’aurons rien à payer.
La fille du roi, qui était encore plus méchante que son père, ajoute : C’est moi qui verserai l’eau, c’est moi qui tuerai Kokari.
Bientôt la fille du roi, portant sur sa tête un pot d’eau bouillante s’approche de Kokari.
Le petit lièvre a peur. Mais il crie bien vite : « Morceau de bois, aide-moi ! »
Aussitôt, le morceau de bois sort de la gibecière, redevient grand, donne un coup sur les jambes de la fille qui tombe et se brûle avec l’eau bouillante.
Le roi cherche comment tuer Massa Kokari. Alors l’un des hommes du village dit :
Enfermons ce vilain drôle dans le poulailler, avec les grosses poules, elles le frapperont du bec, et il mourra.
Mais Massa Kokari crie bien vite : « Panthère, aide-moi »
Mourou, la panthère sort de la gibecière, redevient grande, et étrangle toutes les poules.
On enferme alors Massa Kokari dans la case des chèvres, pour qu’il soit piétiné. Mais Massa appelle Bamara, le lion, qui sort de la gibecière, redevient grand et tue toutes les chèvres.
Alors le roi donne à Massa son sac de maïs, mais dès que le lièvre a quitté le village, tout le monde, roi en tête, monte à cheval et on se lance à sa poursuite.
Quand Massa Kokari voit venir tous ces cavaliers, il crie bien vite : « Eléphant, aide-moi ! »
M’Bala, l’éléphant, sort de la gibecière et redevient grand. Il lève sa troupe, pousse un cri de trompette et fonce sur les cavaliers qui sont tous massacrés.
Massa Kokari reprend son sac, revient tranquillement chez lui, et partage le maïs avec ses amis.
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