Demain, c’est Noël. Dans la maison de Frédéric et Clara, de délicieuses odeurs de pâtisseries montent des cuisines et se mélangent à l’arôme vif des mandarines et des oranges et au frais parfum de sapin qui attend patiemment, son pied dans un pot et ses bras largement ouverts, pendant qu'on le décore.
La pièce est encombrée de papiers collants et de ciseaux, de tasses à thé et d’escabeaux, de guirlandes en papier, de paillettes brillantes et de branches de houx.
Les préparatifs sont presque terminés.
Pour Frédéric et Clara, c’est l’heure d’aller se coucher. Demain, avec leurs petits amis, ils découvriront le sapin de Noël illuminé et les paquets disposés au pied de l’arbre.
Enfin, c’est Noël ! Le sapin, couvert de boules de verre et de petites bougies clignotantes brille de mille feux, et sous ses branches épaisses, on peut apercevoir un monceau de cadeaux.
Les enfants s’emparent de leurs paquets, arrachent les papiers qui les enveloppent et étalent les cadeaux de tous côtés sur le parquet : des jeux de construction, des poupées, des animaux en peluches, des livres, et chacun des enfants reçoit en plus un gai travesti.
Riant et criant, ils s’habillent bien vite de leurs costumes et les voilà transformés en petits chinois, en bergers et en bergères, en indiens et en fées, et ils se mettent tous à danser.
Comme s’il avait été attiré par les rires et les bruits, un petit homme tout ridé, maigre, avec de beaux cheveux blancs comme la neige, est apparu soudain à la porte. Dès que Clara l’aperçoit, elle s’écrie :
-Mon oncle, mon oncle ! Et court vers lui les bras tendus.
Il la soulève en l’air et l’embrasse.
Les enfants aient beaucoup leur oncle. C’est toujours lui qui leur donne les plus beaux cadeaux et tous les joues, il les fabrique lui –même, du premier jusqu’au dernier.
L’oncle entre, suivi de deux domestiques portant deux grandes caisses. La première est pour Clara. Comme elle est grande ! Que peut-elle bien contenir ? Peut-être un château miniature avec des tours, des douzaines de fenêtres, tout comme celui que l’oncle avait offert à Frédéric l’année dernière. Lorsqu’on regardait par les fenêtres à l’intérieur, on pouvait voir de minuscules seigneurs et dames, dansant et se promenant, tandis qu’une douce musique tintait doucement. Et, debout devant le portail du château, se tenait l’oncle lui-même, un tout petit bonhomme pas plus grand que le petit doigt.
Mais voilà la caisse ouverte. Il en sort un immense chou. Seulement un gros chou ? Mais non ! Un instant après, le chou s’ouvre en deux et il en surgit une grande poupée.
Et que contient l’autre caisse placée devant Frédéric ? Seulement un gros pâté de viande ? Oui, mais lui aussi s’ouvre en deux, et un soldat, vêtu d’un bel uniforme rouge bondit.
Ensuite, le soldat de Frédéric s’incline devant la poupée de Clara et tous deux se mettent à danser ensemble.
D’après E.T.A. Hoffman et Alexandre Dumas « Casse-noisette » ed Gründ
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